mercredi 18 septembre 2019

BIZUTAGE OU JOURNÉES D'INTÉGRATION?

La rentrée est aussi le moment des périodes d’intégration. Si le plus souvent, un esprit «bon enfant» règne lors de ces événements, il arrive que sous couvert de rites initiatiques, des pratiques s’apparentant au bizutage perdurent. 

«En première année de classe prépa, je n’ai pas voulu aller à la soirée d’intégration car je sentais que l’ambiance ne me plairait pas et je voyais bien qu’il y aurait trop d’alcool», raconte Pierre, 20 ans et étudiant en école d’ingénieurs, qui poursuit: «Ma classe disposait d’un budget de 600 euros pour la soirée, qui a principalement servi pour acheter de l’alcool. Avant la soirée, les deuxième année sont venus en classe pour récupérer des questionnaires de bizutage que l’on devait avoir rempli. Nous devions répondre à des questions comme Mâle: Un titre de film pour décrire votre pénis, Sur l’échelle de Richter, note ta beauté intérieure, ta beauté extérieure, ton cul ou Que pensez-vous du viol à domicile». Des questions auxquelles il n’a pas voulu répondre. «Le professeur présent a demandé que les élèves de deuxième année parlent plutôt d’intégration et non pas de bizutage car c’est interdit, mais ils ont insisté sur le fait qu’il s’agissait bien de bizutage». Pierre est donc entré en contact avec le Comité national contre le bizutage (CNCB) pour leur signaler la pratique, illégale et punie par la loi.

«Un rapport dominant-dominé, une relation de subordination» 

Si pour certains étudiants, ce type de questionnaires crus et de mauvais goût peut simplement faire rire, pour d’autres, plus timides, moins sûr d’eux, plus fragiles, cela peut être ressenti comme une violence ou une violation de leur intimité. C’est bien là tout le problème: la part de subjectivité. Il est en effet parfois difficile de déterminer la frontière entre intégration et bizutage. Car en dehors des cas évidents, ce qui est inconfortable pour certains ne le sera pas nécessairement pour d’autres. Et si certains étudiants pourront poser facilement leurs limites, certains n’oseront pas le faire, par peur d’être rejeté. 

«De plus en plus de plaintes sont déposées» 

Alcool à profusion, esprit de groupe, rituels propres à l’école, volonté de s’intégrer pour les nouveaux et peur de se faire rejeter: autant de facteurs qui peuvent provoquer des dérapages. Preuve en est: les nombreuses affaires portées devant la justice. En 2011, notamment, un entretien pour intégrer la Jeune association pour la promotion des activités à Dauphine (Japad) au cours duquel quatre membres du groupe ont gravé des lettres de sang avec une capsule de bière dans le dos d’un camarade. Les auteurs du bizutage ont été condamnés à huit mois de prison avec sursis. Ou encore, en 2013, quatre étudiants de l’Edhec mis en examen pour un bizutage qui s’était soldé par la chute d’une fenêtre d’un étudiant de première année fortement alcoolisé. Et cette année encore, un rapport a montré que le bizutage ou «usinage» est toujours de mise à l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers. 
En effet, il existe bel et bien un profil de victimes de bizutage. «On sait très bien qu’il n’y a pas de hasard, les victimes sont souvent les plus faibles. Il y a beaucoup de lâcheté de la part des auteurs car ils repèrent très bien lorsqu’il n’y aura pas de résistance. À partir de ce moment-là, il peut ne plus y avoir de limite, cela peut durer toute l’année».
Source: le figaro.fr étudiant


1 commentaire:

  1. Bonjour!

    Je viens de lire cet article et cela m’étone que les bizutages peuvent arriver si loin qu’il y ait des plaintes. J’éspère ne devoir pas passer par cela.

    À bientôt!

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