mardi 7 mai 2019

AMOUR DES PROFS?

Les profs doivent-ils aimer leurs élèves pour les aider à réussir ?

Malgré l’accumulation de données sur la place des émotions et des sentiments dans les apprentissages, nombreux sont les acteurs du système éducatif qui considèrent encore que les affects n’ont pas leur place à l’école. Une norme demeure solide en France : les enseignants doivent faire preuve de distance professionnelle avec les élèves. Cette norme, faute de s’appuyer sur une conceptualisation claire, laisse souvent penser qu’il ne faudrait pas établir de lien affectif avec ses élèves.
Pourtant, les chercheurs ont accumulé, depuis deux décennies, une quantité impressionnante de résultats indiquant que la relation enseignant-élève, lorsqu’elle permet l’établissement d’un lien affectif sécurisant, favorise les apprentissages et, au-delà, le développement psychosocial des enfants et des adolescents.
Quelques analyses d’ensemble montrent que les conclusions de différentes études sur le sujet convergent. En particulier, la relation affective entre un élève et un enseignant a des effets positifs – motivation, persévérance et réussite scolaire, sentiment d’appartenance à l’école mais également adaptation psychosociale en dehors de l’école – et ces effets peuvent encore s’observer plusieurs années après. Il est étonnant que l’institution éducative française n’ait pas encore intégré les conclusions de tous ces travaux.

Implication personnelle

En cherchant à évaluer les attitudes des enseignants qui soutiennent la construction d’une relation sécurisante avec les élèves, il est intéressant de questionner leur engagement affectif. Y a-t-il un intérêt à aimer ses élèves, dans le sens d’un amour altruiste ? On entend par là « une attitude centrée sur la préoccupation, la sollicitude et la tendresse, ainsi qu’une tendance à soutenir, aider et comprendre les autres ».
En utilisant une version de l’échelle d’amour altruiste adaptée pour les enseignants, il a été possible d’observer un lien entre l’amour des enseignants et la qualité de la relation enseignant-élève, que cette dernière soit évaluée par les enseignants ou par les élèves. En aimant leurs élèves, les enseignants semblent bien susceptibles d’influencer positivement leurs apprentissages et leur développement.
Il s’agit d’une attitude engageante pour les enseignants. Sur le plan cognitif, l’amour mobilise d’importantes ressources d’attention, en classe mais également hors des temps d’interaction avec les élèves. Sur le plan comportemental, cela conduit à se rendre disponible et à mettre en œuvre un grand nombre de comportements de soutien.
Surtout, l’amour est aussi une attitude engageante sur le plan émotionnel, qui implique de ressentir du plaisir à passer du temps avec ses élèves et d’être authentiquement affecté par leurs réussites ou leurs échecs.
 source: https://theconversation.com

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