Ecologie : pourquoi la technologie ne nous sauvera pas ?
écouter le podcast:Face à un "techno-solutionnisme" omniprésent et aux "thurifaires de la technique " qui promettent de sauver la planète par la technologie, Philippe Bihouix nous rappelle la réalité bien matérielle et consommatrice du numérique et des nouvelles technologies.
Réchauffement
climatique, pollution… Pourquoi le progrès ne nous sauvera-t-il
pas ? L’ingénieur Philippe
Bihouix, auteur de
L'Âge des low tech.
Vers une civilisation techniquement soutenable
(Seuil, 2014) et du Désastre
de l'école numérique
(seuil, 2016), revient avec Le
Bonheur était pour demain
(Seuil, 2019).
Constituées en dix
promenades rousseauistes, ces rêveries d’un ingénieur solitaire
reviennent sur la promesse des scientifiques - une promesse devenue
croyance politique - d’un progrès qui sauverait l’humanité en
repoussant les limites du possible, par des technologies capables de
corriger les erreurs humaines et d’inventer un monde de
bonheur pour tous.
Pour réussir notre
transition écologique, il faudrait abandonner un certain nombre de
croyances, ce qui semble plus facile à dire qu'à faire dans un
monde habitué à l’idée que la technologie et la géo-ingénierie,
qui sont pour beaucoup dans l'état actuel de la planète, pourraient
aussi la sauver.
Il s’agirait donc
d'abord de « réparer » le monde plutôt que de le
changer, d'agir à la source et de faire preuve de sobriété dans
les solutions recherchées, à l'inverse, donc, des promesses
spectaculaires des ingénieurs, scientifiques, entrepreneurs et même
designers,
qui redoublent parfois d'absurdité dans leurs inventions high
tech prétendument
destinées à une "croissance verte".
Non gratuité et
matérialité d'internet, limites du recyclage et des alternatives
citoyennes (auxquelles il ne faut pas pour autant renoncer)... Dans
une société hyper-industrielle, contre la philosophie du progrès
et le « technosolutionnisme », Philippe Bihouix rappelle
les limites matérielles de l’utopie.
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