samedi 21 octobre 2017

GROS COUIC SUR LE PETIT-DÉJ

Le repas le plus important de la journée ? Fini, oublié. C’est mort. Le miel sera bientôt au prix du caviar, le cours du beurre a presque triplé depuis avril 2016, et on n’ose pas parler du café ou du cacao…

On nous l’a tellement serinée que l’affirmation (quoique contestée par certains scientifiques) vire à la conviction collective. Le petit-déjeuner, ce rite pourtant récent, apparu au XIXe siècle, est essentiel, capital, le plus important des repas. Commencer la journée le ventre vide relèverait même de la faute grave, facteur de problèmes de mémoire et de concentration. Sachant que cette impasse multiplierait par 4,5 les risques de développer un surpoids. Et les études sur les habitudes alimentaires d’alarmer sur le désamour pour le p’tit-dej, notamment chez les jeunes.
Et s’il s’agissait, en réalité, d’une excellente nouvelle? Et si ces absentéistes du matin avaient intuitivement tout compris, avant la cohorte moutonnière et gloutonne? C’est le salto arrière intellectuel qu’on est en droit d’accomplir ces jours-ci, après avoir additionné différentes données.
C’est, pour commencer, la chronique du déclin des abeilles qui se confirme chaque jour, avec, à la clé, la promesse affolante d’une extinction. Premiers coupables : les pesticides. Ces serial killers sont plus globalement responsables de l’effondrement de 80 % des populations d’insectes volants en Europe, en l’espace de trente ans. Or, jeudi, on apprenait à la fois que la production de miel en France serait «catastrophique» cette année avec une récolte «en dessous des 10 000 tonnes» et que deux pesticides contenant un néonicotinoïde (substance tueuse d’abeilles) ont obtenu l’autorisation de mise sur le marché français. Bien joué le gouvernement, on a envie de dire. A quand un miel au prix du caviar ? Autant s’en priver tout de suite, pour s’habituer.
Problème : c’est possiblement sur la tartine dans son ensemble qu’il va falloir faire une croix. Vu que le beurre aussi tourne mal. Pour le porte-monnaie du consommateur s’entend, avec un envol du cours de la tonne de beurre industriel, presque multiplié par trois : de 2 500 euros en avril 2016, il est passé à 7 000 euros cet été. Merci le retour en grâce de la graisse. Car voilà, après nous avoir fait les gros yeux pendant des décennies avec l’équation corps gras = cholestérol, les chercheurs ont affiné leur propos et établi que les acides gras saturés animaux, contenus dans le beurre (contrairement à la margarine), la viande ou la crème, ne sont finalement pas dangereux pour la santé. Exit notamment le sur-risque de maladies cardio-vasculaires. Et le beurre d’être adoubé «or jaune», au moment même où l’huile de palme déforestatrice et ennemie des artères (45 % d’acides gras saturés) concentre les foudres. Des Etats-Unis à l’Arabie Saoudite en passant par l’Asie, la demande explose. Las, le moral de la filière lait vole toujours en rase-mottes : sous la pression anti-corps gras, la recherche génétique a reconditionné les vaches qui produisent désormais un lait contenant moins de matières grasses, donc, in fine, moins de beurre…
Au pire, il nous reste le café et le chocolat, ces must du petit-déjeuner continental. En fait… non. En cause, cette fois, le réchauffement climatique auquel les caféiers et les cacaoyers sont hypersensibles. L’offre (comme la demande) est pour l’heure globalement stable, mais d’aucuns alertent : si, en 2050, la température augmente de 2° C comme le prévoient les experts, certaines zones d’Afrique de l’Ouest deviendront carrément impropres à la production de cacao. Et l’arabica est déjà en berne. Allez, un bol d’eau chaude et au boulot!
D'après libération.fr



2 commentaires:

  1. Cette lecture est assez effrayant, mais in le montre qu'unne terrible vérité.

    Cuadrado Mesones, Iván

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  2. C’est incroyable, mais, à mon avis l’origine n’est pas dans ce qu’on mange sinon dans notr comportement avec la planète, le futur n’est pas dans un développement sans côntrol, il doit être soutenible et en respectant l’environnement, en cherchant des matériaux biodégradables et en pensant dans notre santé, nous sommes ce qu’on mange.

    Fernando Baena

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