Pourquoi on est souvent deçus par les adaptations de livres au cinéma
Adapter un livre en film (ou en série) est souvent un pari risqué que se lancent les réalisateurs. Car en sus d'affronter la critique, le film doit faire face à un public encore plus redoutable: les fans du livre dont il est inspiré. Adapter un livre c'est évidemment prendre le risque de décevoir ceux qui l'ont lu auparavant. "Pourquoi suis-je tellement plus amoureuse du livre que du film", se demandait une blogueuse dans sa critique. Et finalement la réponse est simple: rien ne rivalise avec votre imagination.
C'est bien le souci
avec les adaptations de livres: même s'ils sont réussis aux yeux
des non avertis et de la critique, ils seront toujours décevants aux
yeux des lecteurs de l'œuvre originale. "Quand on lit un livre
on se fait son propre film. Les gens qui vont voir une adaptation
comparent les deux, c'est normal", explique au HuffPost
David Foenkinos dans le cadre de la promotion de son film "Jalouse", réalisé avec son frère, l'écrivain
Stéphane Foenkinos.
Le film, la
mort de l'imaginaire
Scènes du livre
coupées, nouveaux personnages, nouvelles relations pourtant
inexistantes dans l'œuvre originale ... Tant de choses font que
l'œuvre cinématographique peut surprendre, en bien ou en mal, le
lecteur. Car le monde créé dans nos tête à la lecture des mots
sera toujours plus brillant et percutant que celui imposé sur un
écran.
L'auteure Marguerite
Duras avait une opinion assez arrêtée sur la question. "Le
cinéma arrête le texte, frappe de mort sa descendance:
l'imaginaire. C'est là sa vertu même: de fermer, d'arrêter
l'imaginaire. Cet arrêt, cette fermeture s'appelle le film. Bon ou
mauvais, sublime ou exécrable, le film représente cet arrêt
définitif. La fixation de la représentation une fois pour toutes et
pour toujours". Ce qui
ne l'a pas empêchée d'adapter certaines de ses œuvres sur grand
écran.
Même Flaubert
déclarait, déjà au 19e siècle, à propos de l'illustration des
œuvres écrites: "Jamais
moi vivant, on ne m'illustrera, parce-que la plus belle description
littéraire est dévorée par le plus piètre dessin (...) une femme
dessinée ressemble à une femme voilà tout. L'idée est déjà
fermée, complète et toutes les phrases sont inutiles tandis qu'une
femme écrite fait rêver à mille femmes."
Une trahison
de la lettre, nécessaire et bienvenue
Enfin, adapter un
livre en film nécessite de nombreuses modifications, ne serait-ce
que pour des questions de format et de réalisation. Un livre de 800
pages peut difficilement tenir tel quel dans un film de deux heures
et demi. Des coupes doivent être effectuées, des passages
remodelés.
Pour sa part,
l'écrivain français Julien Gracq estimait à propos de
l'adaptation: "Pour qu'un roman devienne un très bon film, il
faut que le film soit autre chose. Il s'agit de chercher une sorte
d'équivalent mais qui ne se limite pas à la simple transposition
visuelle".
De façon plus
philosophique, le critique André Bazin évoquait l'intervention d'un
"génie créateur": "Il
ne s'agit pas de traduire si fidèlement, si intelligemment que ce
soit, mais encore de s'inspirer librement, avec un amoureux respect,
en vue d'un film qui double l'oeuvre, mais de construire sur le
roman, par le cinéma, une oeuvre à l'état second".
Pierre Lemaitre est
quant à lui tout à fait enchanté par l'adaptation de son livre par
Albert Dupontel, expliquait-il
à TF1. Le réalisateur, tout en restant dans l'esprit de
l'œuvre, à su insuffler sa patte et même plus. "Je
suis un peu jaloux parce que finalement si j'avais eu l'idée je
l'aurais fait, mais je n'ai pas eu l'idée",
regrettait-il en évoquant l'omniprésence et l'aspect artistiques
des masques des personnages à l'écran.
David Foenkinos a
déjà écrit plusieurs œuvres adaptées au cinéma et sur le petit
écran, telles que "Les souvenirs", réalisées par
jean-Paul Rouve en 2015 ou "La délicatesse" réalisées
par l'auteur et son frère en 2012. Il explique ce qu'est selon lui,
une bonne adaptation cinématographique.
Bonjour je suis Irene García et j'ai lu l'article et regarde le vidéo, c'est trés interesant
RépondreSupprimerBonjour, je suis Javier Castaño Balsera. J'ai lu l'article et j'ai vu la vidéo.
RépondreSupprimerBonjour, J'ai lu le texte sur les problèmes et les difficultés de faire une filme sur un livre.
RépondreSupprimerJe suis Juan Álvaro
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJ’ai lu l’article et j’ai vu la vidéo. Moi, je trouve qu’une adaptation ne pourrait jamais transmettre le même que le livre en soi, si c’est un bon livre. Souvant les adaptations des livres mediocres sont meilleures que le livre.
À bientôt
Bonjour, je suis Carmen Leon, j'ai lu le texte et j’ai regardé la vidéo. À mon avis, la plupart du temps, il est très difficile de plaire à tous les lecteurs avec l'adaptation faite dans le film.
RépondreSupprimer