Parce qu’elles ne veulent pas manger des animaux élevés pour être abattus, par dégoût ou à cause de l’impact des élevages sur l’environnement, de plus en plus d’adolescentes bannissent la viande de leur alimentation. Rencontre avec Hortense, Maëlle et Inès, élèves de terminale à Lorient, plus ou moins fâchées avec les produits carnés.
Le déclic peut suivre une rencontre. « Pendant les fêtes de
fin d’année, je suis passée par un stand sur la technique du foie gras
de l’association L 214. Ça m’a dégoûtée. Peu à peu, ça m’a fait le même
effet pour toutes les viandes », explique Inès, 17 ans. Du même âge,
Hortense ne se souvient pas d’un événement particulier, mais plutôt
d’une prise de conscience progressive. « En troisième au collège, je me
suis dit que c’était spécial d’élever des animaux pour les tuer. Je n’en
mangeais plus au self. Je n’étais pas à l’aise. Pour les animaux
sauvages, ça me dérangeait moins. Il y a des chasseurs dans ma famille.
Aujourd’hui, avec mes convictions écolos, je considère que l’élevage
crée beaucoup de gaz à effet de serre, que c’est de la concentration
d’animaux, que ça demande l’utilisation d’énormément de terres pour la
culture des aliments du bétail… Je ne mange plus de viande ».
Pas
d’accents antispécistes, en revanche, dans le discours de Maëlle, 16
ans. Elle a juste senti le dégoût la gagner, il y a un peu plus d’un an.
« Je ne supporte plus la viande rouge. Je n’arrive plus du tout à
avaler ce qui est saignant, comme le rosbif, ou cru, comme le
carpaccio ».
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Pas ou peu de poisson
Vivant
au bord de la mer, les trois ados ont-elles été tentées de remplacer la
viande par le poisson ? La réponse est unanime : « Non ! ». Si les
parents de Maëlle apprécient les produits de la mer, ils ne parviennent
pas à lui en faire manger. « J’ai toujours eu horreur des poissons et
des crustacés ! », s’écrie l’adolescente. Dans les familles d’Hortense
et d’Inès, on ne prépare que rarement du poisson. Alors, y renoncer,
comme à la viande, n’effraient aucunement les ados. « L’idéal serait de
ne plus manger ce qui est animal et donc les produits laitiers et les
œufs. Car la question n’est pas de savoir ce qui est bon pour la santé,
mais ce qui est bon pour l’environnement », annonce Hortense, la plus
radicale dans ses choix. En revanche, Maëlle et Inès n’envisagent pas,
une seconde, de renoncer au fromage dont elles raffolent. « On en mange
des masses ! », assurent-elles en riant.
Riz, tofu, concombre et tomates, c’est simple à faire
Pas
ou peu de viande, pas ou peu de poisson, voire pas ou peu de produits
laitiers… Bien qu’elles aient très bonne mine et semblent en forme, les
trois lycéennes ne redoutent-elles pas des carences alimentaires ?
Maëlle rappelle qu’elle se prive uniquement de viande rouge et qu’il lui
reste la viande blanche. Hortense n’a aucune inquiétude : « Je compense
en mêlant des céréales, riz ou pâtes avec des légumineuses comme des
lentilles ou des pois assortis à des légumes. J’adore la soupe de
potiron ! ». Et Inès cite son repas de midi : « Riz, tofu, concombre et
tomates, c’est simple à faire. Et je continue à manger des sardines ou
du maquereau en boîte, tous les dix jours. Et je fais beaucoup de
légumineuses ».
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Des parents vigilants
Et
justement, qu’en disent les parents de ces jeunes filles ? « Je suis
d’une famille de "viandards", ça leur a fait bizarre et ils ont été
inquiets », relate Hortense. Confirmation par la maman : « Ça s’est fait
insidieusement au self, alors qu’auparavant, elle aimait beaucoup la
viande et la charcuterie. Nous n’avons pas souhaité entrer dans le
conflit. Le médecin nous l’a conseillé. Mais on lui a demandé de
cuisiner ses propres plats, afin qu’elle se sente responsable. Au début,
elle faisait des plats préparés et prenait des compléments en vitamine
B12 qui coûtent un bras ! Elle cuisine davantage aujourd’hui. Ses
analyses de sang sont bonnes… ».
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Inès
n’a pas eu le droit de cesser de manger du poisson et sa mère veille à
son équilibre alimentaire. Quant aux parents de Maëlle, ils sont aussi
très attentifs à son alimentation et avouent ne pas être ravis de la
voir renoncer à la viande rouge à un âge où les carences en fer sont
fréquentes. Une question taraude les trois familles : que mangeront
leurs ados, l’an prochain, quand elles quitteront le nid familial pour
leurs études supérieures d’art (Maëlle et Hortense) et d’agronomie
(Inès) ? Le budget mensuel des étudiants ne joue pas en faveur de
l’équilibre alimentaire…
Bonjour, je suis Carmen León et j’ai lu le texte.
RépondreSupprimerBonsoir! J'ai lu tous les articles pour savoir si je pouvais apprendre quelque chose de nouvelle sur ce sujet, parce que le végétarisme est un thème qui m'intéresse beaucoup. Je suis d'accord avec le fait de qu'il n'est pas nécessaire de manger de la viande ou du poisson. On peut les substituer par d'autres aliments qui n'impliquent pas l'abattage des animaux. Cela sera mieux pour notre santé, pour l'environnement et pour les animaux.
RépondreSupprimerBonsoir, je suis Marta et j'ai lu le texte. Je crois qu'on devrait tous essayer d'arrêter la consommation de la viande pour améliorer le monde.
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