lundi 14 octobre 2019

LES ADOS BOUDENT LA VIANDE

Parce qu’elles ne veulent pas manger des animaux élevés pour être abattus, par dégoût ou à cause de l’impact des élevages sur l’environnement, de plus en plus d’adolescentes bannissent la viande de leur alimentation. Rencontre avec Hortense, Maëlle et Inès, élèves de terminale à Lorient, plus ou moins fâchées avec les produits carnés.

Le déclic peut suivre une rencontre. « Pendant les fêtes de fin d’année, je suis passée par un stand sur la technique du foie gras de l’association L 214. Ça m’a dégoûtée. Peu à peu, ça m’a fait le même effet pour toutes les viandes », explique Inès, 17 ans. Du même âge, Hortense ne se souvient pas d’un événement particulier, mais plutôt d’une prise de conscience progressive. « En troisième au collège, je me suis dit que c’était spécial d’élever des animaux pour les tuer. Je n’en mangeais plus au self. Je n’étais pas à l’aise. Pour les animaux sauvages, ça me dérangeait moins. Il y a des chasseurs dans ma famille. Aujourd’hui, avec mes convictions écolos, je considère que l’élevage crée beaucoup de gaz à effet de serre, que c’est de la concentration d’animaux, que ça demande l’utilisation d’énormément de terres pour la culture des aliments du bétail… Je ne mange plus de viande ».
Pas d’accents antispécistes, en revanche, dans le discours de Maëlle, 16 ans. Elle a juste senti le dégoût la gagner, il y a un peu plus d’un an. « Je ne supporte plus la viande rouge. Je n’arrive plus du tout à avaler ce qui est saignant, comme le rosbif, ou cru, comme le carpaccio ».
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Pas ou peu de poisson

Vivant au bord de la mer, les trois ados ont-elles été tentées de remplacer la viande par le poisson ? La réponse est unanime : « Non ! ». Si les parents de Maëlle apprécient les produits de la mer, ils ne parviennent pas à lui en faire manger. « J’ai toujours eu horreur des poissons et des crustacés ! », s’écrie l’adolescente. Dans les familles d’Hortense et d’Inès, on ne prépare que rarement du poisson. Alors, y renoncer, comme à la viande, n’effraient aucunement les ados. « L’idéal serait de ne plus manger ce qui est animal et donc les produits laitiers et les œufs. Car la question n’est pas de savoir ce qui est bon pour la santé, mais ce qui est bon pour l’environnement », annonce Hortense, la plus radicale dans ses choix. En revanche, Maëlle et Inès n’envisagent pas, une seconde, de renoncer au fromage dont elles raffolent. « On en mange des masses ! », assurent-elles en riant.
Riz, tofu, concombre et tomates, c’est simple à faire
Pas ou peu de viande, pas ou peu de poisson, voire pas ou peu de produits laitiers… Bien qu’elles aient très bonne mine et semblent en forme, les trois lycéennes ne redoutent-elles pas des carences alimentaires ? Maëlle rappelle qu’elle se prive uniquement de viande rouge et qu’il lui reste la viande blanche. Hortense n’a aucune inquiétude : « Je compense en mêlant des céréales, riz ou pâtes avec des légumineuses comme des lentilles ou des pois assortis à des légumes. J’adore la soupe de potiron ! ». Et Inès cite son repas de midi : « Riz, tofu, concombre et tomates, c’est simple à faire. Et je continue à manger des sardines ou du maquereau en boîte, tous les dix jours. Et je fais beaucoup de légumineuses ».

Des parents vigilants

Et justement, qu’en disent les parents de ces jeunes filles ? « Je suis d’une famille de "viandards", ça leur a fait bizarre et ils ont été inquiets », relate Hortense. Confirmation par la maman : « Ça s’est fait insidieusement au self, alors qu’auparavant, elle aimait beaucoup la viande et la charcuterie. Nous n’avons pas souhaité entrer dans le conflit. Le médecin nous l’a conseillé. Mais on lui a demandé de cuisiner ses propres plats, afin qu’elle se sente responsable. Au début, elle faisait des plats préparés et prenait des compléments en vitamine B12 qui coûtent un bras ! Elle cuisine davantage aujourd’hui. Ses analyses de sang sont bonnes… ».
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Inès n’a pas eu le droit de cesser de manger du poisson et sa mère veille à son équilibre alimentaire. Quant aux parents de Maëlle, ils sont aussi très attentifs à son alimentation et avouent ne pas être ravis de la voir renoncer à la viande rouge à un âge où les carences en fer sont fréquentes. Une question taraude les trois familles : que mangeront leurs ados, l’an prochain, quand elles quitteront le nid familial pour leurs études supérieures d’art (Maëlle et Hortense) et d’agronomie (Inès) ? Le budget mensuel des étudiants ne joue pas en faveur de l’équilibre alimentaire…
  • Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/

3 commentaires:

  1. Bonjour, je suis Carmen León et j’ai lu le texte.

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  2. Bonsoir! J'ai lu tous les articles pour savoir si je pouvais apprendre quelque chose de nouvelle sur ce sujet, parce que le végétarisme est un thème qui m'intéresse beaucoup. Je suis d'accord avec le fait de qu'il n'est pas nécessaire de manger de la viande ou du poisson. On peut les substituer par d'autres aliments qui n'impliquent pas l'abattage des animaux. Cela sera mieux pour notre santé, pour l'environnement et pour les animaux.

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  3. Bonsoir, je suis Marta et j'ai lu le texte. Je crois qu'on devrait tous essayer d'arrêter la consommation de la viande pour améliorer le monde.

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